17/04/2009

«… De même que le Père m'a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »

Chers amis, bonjour !

Après cette trêve de quelques mois, il était normal que je revienne vers vous par ces temps de Pâques. Une sorte de résurrection avec Christ… Et je voudrais partager avec vous cette parole de Dieu qui nous est proposée chaque dimanche, parole vivante dont nous nous efforçons d'irriguer nos vies au quotidien.

Nous sommes le deuxième dimanche de Pâques. La liturgie nous propose quatre textes qui nous parlent d'unité, de partage, d'engagement dans l'annonce de l'Evangile, de nouvelle vie d'enfant de Dieu (re)né en Christ ressuscité.
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Première Lecture - Actes des Apôtres 4, 32 – 35

32 La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi
avait un seul cœur et une seule âme ;
et personne ne se disait propriétaire
de ce qu'il possédait,
mais on mettait tout en commun.
33 C'est avec une grande force
que les Apôtres portaient témoignage
de la résurrection du Seigneur Jésus,
et la puissance de la grâce était sur eux tous.
34 Aucun d'entre eux n'était dans la misère,
car tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons
les vendaient,
35 et ils en apportaient le prix
pour le mettre à la disposition des Apôtres.
On en redistribuait une part à chacun des frères
au fur et à mesure de ses besoins.


Plusieurs textes comme celui-ci jalonnent le livre des Actes des Apôtres : c’est à dessein qu’on les appelle les «sommaires», des sortes de mini reportages sur ce qu'était, dans les premiers temps de l'Eglise, la vie de la première communauté chrétienne. L'Esprit-Saint que viennent de recevoir les Apôtres les a transformés dans( et pour) une vie nouvelle et ils portent témoignage. On pourrait croire que les Apôtres décrivent ici les caractéristiques d’un «communisme religieux» avec les notions d’unité et de partage, de non propriété individuelle et même d’auto-dépossession des membres en vue d’éradiquer la misère [ tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, et ils en apportaient le prix pour le mettre à la disposition des apôtres ]. Au-delà de ce formidable partage de biens matériels, il convient de souligner qu’avec la résurrection du Christ s’ouvre l’ère de la foi : «La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul cœur et une seule âme». Et c’est bien cette même foi en un seul et même Christ qui irradie la vie matérielle et spirituelle des premiers chrétiens.
L’organisation de l’Eglise aujourd’hui en paroisses et communautés porte-t-elle ce même Esprit de partage ? Certes, les besoins des membres sont immenses et la pauvreté sans commune mesure avec celle des premières heures de l’Eglise. Plusieurs organisations caritatives viennent en soutien à des populations menacées par la famine et les épidémies de par le monde. Cela est fort louable, et il faut l’encourager. Mais rappelons-nous que le partage est aussi urgent dans la proximité de nos communautés : la misère revêt des formes tellement surprenantes qu’il est un devoir pour chacun de nous, chrétien, de comprendre que ce que nous possédons est don de Dieu, un signe de sa bienveillance, et que nous sommes appelés à le partager avec l’autre qui est désormais notre frère en Christ… comme dans la primitive Eglise.
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Psaume 117 ( 118) , 1.4, 16-17, 22-23, 24-25

1 Rendez grâce au Seigneur : il est bon !
Eternel est son amour !
4 Qu'ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur,
Eternel est son amour !

16 Le bras du Seigneur se lève,
le bras du Seigneur est fort !
17 Non, je ne mourrai pas, je vivrai,
pour annoncer les actions du Seigneur.

22 La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d'angle ;
23 c'est là l'œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.

24 Voici le jour que fit le Seigneur,
qu'il soit pour nous jour de fête et de joie !
25 Donne, Seigneur, donne le salut !
Donne, Seigneur, donne la victoire !


Ce psaume 117 (118) fait partie d'un groupe de psaumes dits “de louange“. Les israéliens les chantaient l’occasion de la fête des tentes*. Et le refrain de ce chant était : «Hosanna» (qui signifie précisément “Donne, Seigneur, donne le salut !“. Dieu avait confié à Moïse la mission de libérer son peuple. Ce fut la grande expérience de l’Exode, c’est-à-dire du passage de la servilité à la liberté, le départ d’Egypte pour la Terre Promise. Dieu relève donc des cendres un peuple affaibli et humilié pour le mener dans ses voies et selon son propre dessein. C’est donc tout un peuple qu’il faut entendre clamer : «Non, je ne mourrai pas, je vivrai, pour annoncer les actions du Seigneur» (17). Le peuple d’Israël a découvert au cours de ce long passage l’infinie miséricorde de Dieu en dépit de ses révoltes répétées, de sa désobéissance, de son indiscipline notoire et de son manque de confiance… Il a appris à «craindre» Dieu, c’est-à-dire à l’aimer de tout son cœur et de toute son âme ; il s’est rendu disponible pour recevoir l’«esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de vaillance, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur , et il lui inspirera la crainte du Seigneur» (Is 11, 2).

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(*) La « fête des tentes » tient son nom des tentes sous lesquelles vivait les israëliens chaque année pendant huit jours, en souvenir des campements dans le désert du Sinaï, au cours de la longue marche de l'Exode.


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Deuxième Lecture - 1 Jean 5, 1 - 6

1 Tout homme qui croit que Jésus est le Christ,
celui-là est vraiment né de Dieu ;
tout homme qui aime le Père
aime aussi celui qui est né de lui.
2 Nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu
lorsque nous aimons Dieu
et que nous accomplissons ses commandements.
3 Car l'amour de Dieu, c'est cela :
garder ses commandements.
Ses commandements ne sont pas un fardeau,
4 puisque tout être qui est né de Dieu
est vainqueur du monde.
Et ce qui nous a fait vaincre le monde,
c'est notre foi.
5 Qui donc est vainqueur du monde ?
N'est-ce pas celui qui croit
que Jésus est le Fils de Dieu ?
6 C'est lui, Jésus Christ,
qui est venu par l'eau et par le sang :
pas seulement l'eau,
mais l'eau et le sang.
Et celui qui rend témoignage, c'est l'Esprit,
car l'Esprit est la vérité.


A l’évidence, Jean écrit cette lettre pour mettre en garde certains chrétiens contre les théories de faux maîtres-penseurs. Il rappelle trois points fondamentaux de la foi chrétienne : 1)-Jésus de Nazareth est vraiment Fils de Dieu. 2)- le croyant, le Chrétien, est lui-même né de Dieu, il vit désormais une vie nouvelle. 3)- cette vie nouvelle d'enfant de Dieu consiste à aimer Dieu et les autres.

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EVANGILE - Jean 20, 19 - 31

C'était après la mort de Jésus,
19 le soir du premier jour de la semaine.
Les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient,
car ils avaient peur des Juifs.
Jésus vint, et il était là au milieu d'eux.
Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
20 Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
Les disciples furent remplis de joie
en voyant le Seigneur.
21 Jésus leur dit de nouveau :
« La paix soit avec vous !
De même que le Père m'a envoyé,
moi aussi, je vous envoie. »
Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle
et il leur dit :
« Recevez l'Esprit Saint.
Tout homme à qui vous remettrez ses péchés,
ils lui seront remis ;
tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés,
ils lui seront maintenus. »
Or, l'un des Douze, Thomas
(dont le nom signifie : « Jumeau »)
n'était pas avec eux, quand Jésus était venu.
22 Les autres disciples lui disaient :
« Nous avons vu le Seigneur ! »
Mais il leur déclara :
« Si je ne vois pas
dans ses mains la marque des clous,
si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous,
si je ne mets la main dans son côté,
non, je n'y croirai pas. »
23 Huit jours plus tard,
les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison,
et Thomas était avec eux.
Jésus vient
alors que les portes étaient verrouillées,
et il était là au milieu d'eux.
Il dit :
« La paix soit avec vous ! »
24 Puis il dit à Thomas :
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ;
avance ta main, et mets-la dans mon côté :
cesse d'être incrédule,
sois croyant. »
25 Thomas lui dit alors :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
26 Jésus lui dit :
« Parce que tu m'as vu, tu crois.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »
Il y a encore beaucoup d'autres signes
que Jésus a faits en présence des disciples
et qui ne sont pas mis par écrit dans ce livre.
27 Mais ceux-là y ont été mis
afin que vous croyiez
que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu,
et afin que, par votre foi, vous ayez la vie en son nom.


Ce n’est pas par hasard que l’épisode de cet évangile se passe à Jérusalem, la vite de la paix ! En effet, c’est là que Jésus, le «Prince de la paix» (Is 9) annonce et donne sa paix, le premier jour de la semaine. C’est également le premier jour de la semaine que Marie de Magdala se rendit au sépulcre pour y constater la disparition du corps du Seigneur, mais en réalité sa résurrection. Ce matin de Pâques est jour de création nouvelle, le jour de l’accomplissement du dessin de Dieu pour l’humanité.
C'est aussi ce jour-là, le premier jour de la semaine que le Christ donne l'Esprit à ses disciples. Comme au jour de la première création (Gn 2), Jésus insuffle son Esprit sur les Apôtres ; Lui qui est venu dans le monde pour «rendre témoignage à la vérité» (Jn 18, 37) les envoie désormais en mission de témoignage et d’évangélisation. Il y a urgence : Allez ! partout faites des disciples, des témoins de mon Amour car le monde a soif d’Esprit, le monde a soif de Vérité.

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