12/10/2012

« (…) au commencement de la création, il les fit homme et femme ».


Dimanche 7 octobre
 

Chers amis, bonjour !

Les trois textes que la liturgie de ce dimanche 7 octobre nous a proposé de méditer portent tous sur la vie à deux, l’union de l’homme et de la femme créés originellement comme êtres égaux et complémentaires. Dans le récit de la Genèse, Dieu comble le bonheur de l’homme en lui donnant une compagne. Et comme pour souligner cette identité différenciée par le sexe, il endort l’homme et, de son flanc lui retire une cote à partir de laquelle il crée, c’est-à-dire façonne la femme. D’ailleurs, en hébreu, c’est le même mot (disons la même racine) « ish » qui désigne l’homme et la femme « ishshah ». Ainsi l’Adam, c’est-à-dire le « terrien » voit son bonheur accompli par la présence de la femme au milieu du paradis. Le psalmiste exprime bien cette joie ultime dans ce psaume 127 (128) appelé « cantique des montées », et qui clamait cette bénédiction sur le fidèle. On peut même affirmer que ce psaume célèbre le bonheur domestique que Dieu accorde au juste (selon la doctrine des sages sur la rétribution temporelle). Adam est béni dans Ève. Dieu l’endort et à son réveil il savoure les délices de la vie à deux. Dans sa solitude, Adam est prisonnier de sa finitude, il tourne en rond… Avec Ève, l’existence revêt une autre dimension qui les réunit dans une communion de destin, de projet. Différents mais égaux, uniques mais complémentaires… ainsi se caractérise la vie de « couple », tension permanente de l’un vers l’autre dans une unité différenciée qui ne trouve sens que dans la mystère de la création.
Dans le Deutéronome, il n’est nulle part question d’un corpus juridique qui définirait les modalités d’exercice du divorce. L’une des rares références identifiées (« Lorsqu'un homme prend une femme et l'épouse, puis trouvant en elle quelque chose qui lui fait honte, cesse de la regarder avec faveur, et qu'il rédige pour elle un acte de répudiation et le lui remet en la renvoyant de chez lui... » (Dt 24, 1)) laisse plutôt entendre que le divorce était un fait établi dans les communautés de cette époque. Les pharisiens sont très vicieux qui tendent là un piège à Jésus comme pour tester sa parfaite connaissance de la loi de Moïse. Or justement, Jésus ne se laisse pas enfermer dans ce piège : il dépasse la loi de Moïse en réintégrant la réalité du couple ainsi que sa vérité et sa finalité dans l’amour même de Dieu. Créé à l’image de Dieu, le couple humain est donc indivisible comme Dieu lui-même : « Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas », c'est-à-dire « Ce que Dieu a conçu dans l'unité, que l'homme ne le sépare pas ». Oui, la seule loi qui vaille pour Jésus, c’est celle de l’amour en Dieu. La vie de couple s’inscrit donc dans la projet de Dieu pour les hommes et participe du mystère de la création, le mystère de l’amour.
Union indivisible de l’homme et de la femme, union indivisible des frères en communautés, union indivisible du Christ lui-même à son Église. C’est le même mystère qui se décline et se déploie dans toutes ces formes de vie et de destin partagés. La seule loi valable, c’est celle de l’Amour, c’est-à-dire de Dieu, puisque tel est son autre nom.

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PREMIÈRE LECTURE - Genèse 2, 18 - 24
Au commencement,
lorsque le SEIGNEUR Dieu fit la terre et le ciel,
18 il dit :
« Il n'est pas bon que l'homme soit seul.
Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. »
19 Avec de la terre, le SEIGNEUR Dieu façonna
toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel,
et il les amena vers l'homme
pour voir quels noms il leur donnerait.
C'étaient des êtres vivants,
et l'homme donna un nom à chacun.
20 L'homme donna donc leurs noms
à tous les animaux,
aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs.
Mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde.
21 Alors le SEIGNEUR Dieu fit tomber sur lui un sommeil mystérieux,
et l'homme s'endormit.
Le SEIGNEUR Dieu prit de la chair dans son côté, puis il referma.
22 Avec ce qu'il avait pris à l'homme,
il forma une femme
et il l'amena vers l'homme.
23 L'homme dit alors :
« Cette fois-ci, voilà l'os de mes os
et la chair de ma chair !
On l'appellera : femme. »
24 A cause de cela,
l'homme quittera son père et sa mère,
il s'attachera à sa femme,
et tous deux ne feront plus qu'un.
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PSAUME 127 (128)
1 Heureux qui craint le SEIGNEUR
et marche selon ses voies !
2 Tu te nourriras du travail de tes mains :
Heureux es-tu ! A toi, le bonheur !

3 Ta femme sera dans ta maison
comme une vigne généreuse,
et tes fils, autour de la table,
comme des plants d'olivier.

4 Voilà comment sera béni
l'homme qui craint le SEIGNEUR.
5 Que le SEIGNEUR te bénisse tous les jours de ta vie,
6 et tu verras les fils de tes fils.
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DEUXIÈME LECTURE - Hébreux 2, 9-11
9 Jésus avait été abaissé un peu au-dessous des anges,
et maintenant nous le voyons couronné de gloire et d'honneur
à cause de sa passion et de sa mort.
Si donc il a fait l'expérience de la mort,
c'est, par grâce de Dieu, pour le salut de tous.
10 En effet, puisque le créateur et maître de tout
voulait avoir une multitude de fils
à conduire jusqu'à la gloire,
il était normal qu'il mène à sa perfection, par la souffrance,
celui qui est à l'origine du salut de tous.
11 Car Jésus, qui sanctifie,
et les hommes qui sont sanctifiés,
sont de la même race ;
et, pour cette raison,
il n'a pas honte de les appeler ses frères.
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ÉVANGILE - Marc 10, 2-16
Un jour,
2 des pharisiens abordèrent Jésus
et pour le mettre à l'épreuve, ils lui demandaient :
« Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »
3 Jésus dit :
« Que vous a prescrit Moïse ? »
4 Ils lui répondirent :
« Moïse a permis de renvoyer sa femme
à condition d'établir un acte de répudiation. »
5 Jésus répliqua :
« C'est en raison de votre endurcissement
qu'il a formulé cette loi.
6 Mais, au commencement de la création,
il les fit homme et femme.
7 A cause de cela,
l'homme quittera son père et sa mère,
8 il s'attachera à sa femme,
et tous deux ne feront plus qu'un.
Ainsi, ils ne sont plus deux, mais ils ne font qu'un.
9 Donc, ce que Dieu a uni,
que l'homme ne le sépare pas ! »
10 De retour à la maison,
les disciples l'interrogeaient de nouveau sur cette question.
11 Il leur répond :
« Celui qui renvoie sa femme pour en épouser une autre
est coupable d'adultère envers elle.
12 Si une femme a renvoyé son mari et en épouse un autre,
elle est coupable d'adultère. »
13 On présentait à Jésus des enfants
pour les lui faire toucher ;
mais les disciples les écartaient vivement.
14 Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit :
« Laissez les enfants venir à moi
Ne les empêchez pas,
car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent.
15 Amen, je vous le dis :
Celui qui n'accueille pas le royaume de Dieu
à la manière d'un enfant,
n'y entrera pas. »
16 Il les embrassait
et les bénissait en leur imposant les mains.


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