18/05/2010

"J'ai vu la gloire de Dieu…"

Chers amis, bonjour !


Avec ce dimanche situé entre l'Ascension et la Pentecôte, s'achèvent les lectures suivies du temps pascal : Actes des Apôtres, Apocalypse, Evangile selon saint Jean. Les trois extraits de ce dimanche peuvent être lus à la lumière de ce double mystère que la liturgie nous fait célébrer : L'Ascension, l'exaltation de Jésus dans la gloire du Père et La Pentecôte, l'envoi de l'Esprit-Saint qui anime l'Eglise des témoins.


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Le 11 mai 2010, dans l’avion qui le conduisait au Portugal pour y célébrer le 50e anniversaire de la fondation du sanctuaire du Christ Roi d'Almada, le pape Benoît XVI a déclaré : "Nous l'avons toujours su mais nous voyons aujourd'hui de façon beaucoup plus terrifiante que la plus grande persécution de l'Eglise ne vient pas d'ennemis extérieurs mais naît du péché de l'Eglise". Si la résurrection du Christ nous a donné la certitude que son Eglise est inébranlable parce que marquée du sceau de l’Esprit de vie, nous autres chrétiens qui sommes les membres de ce Corps vivant, sommes appelés à annoncer sa Parole et témoigner de son amour entre nous et autour de nous. L’exhortation à cette unité en Christ est une mission difficile, semée d’embûches… mais pas impossible avec l’aide du Christ lui-même. Saint Paul ne dira-t-il pas: « J’ai donné ma foi au Christ crucifié. Non! ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi, il me sauve»? Cette mission est glorieuse parce qu’elle nous fait converger vers l’unité trinitaire du Père, du Fils et du Saint-Esprit tous ceux qui auront reconnu que le Fils est l’envoyé du Père. Cette unité des chrétiens en Eglise n’est pas toute faite, elle est à inscrire dans notre chemin d’espérance. La première lecture de ce dimanche 16 mai 2010 est un vibrant exemple de la fidélité à Jésus Christ dans un monde qui résiste à s'ouvrir à son Esprit.


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PREMIERE LECTURE - Actes 7, 55 - 60


Etienne était en face de ses accusateurs.

55 Rempli de l'Esprit Saint,

il regardait vers le ciel ;

il vit la gloire de Dieu,

et Jésus debout à la droite de Dieu.

56 Il déclara :

« Voici que je contemple les cieux ouverts :

le Fils de l'homme est debout à la droite de Dieu. »

57 Ceux qui étaient là se bouchèrent les oreilles

et se mirent à pousser de grands cris ;

tous à la fois ils se précipitèrent sur lui,

58 l'entraînèrent hors de la ville

et commencèrent à lui jeter des pierres.

Les témoins avaient mis leurs vêtements

aux pieds d'un jeune homme appelé Saül.

59 Etienne, pendant qu'on le lapidait, priait ainsi :

« Seigneur Jésus, reçois mon esprit. »

60 Puis il se mit à genoux et s'écria d'une voix forte :

« Seigneur, ne leur compte pas ce péché. »

Et, après cette parole, il s'endormit dans la mort.



Pour ce qui est de la procédure de condamnation, pourrait-on dire, nous sommes en face d’un remake de celle de Jésus lui-même : une accusation qualifiée de très grave et une sanction tout aussi proportionnée. Il faut dire qu’en ces premiers temps de l’église, les disciples sont surveillés ; leurs propos sont scrutés par les hommes du pouvoir romain (et même par certains juifs qui les rapportent en haut lieu. Etienne fait montre d’une témérité déconcertante. Devant ses accusateurs, il ose déclarer: «Voici que je contemple les cieux ouverts : le Fils de l'homme est debout à la droite de Dieu.» Quelle énormité ne dit-il pas là ! Alors que le pouvoir ne veut plus entendre parler de ce Jésus, voilà que l’un de ses disciples «persiste et signe»… Pendant qu’on le lapide, on entend comme Jésus sur la croix parler à son Père: «Seigneur, ne leur compte pas ce péché» [« Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font »].

Il faut noter que certains propos d’Etienne sont dans l’exacte continuité de ceux des prophètes Joël, Ezéchiel, Isaïe, par exemple. Lorsqu’il reproche à ses accusateurs de résister à l’Esprit-Saint de Dieu, lorsque regardant vers le ciel, il dit voir «la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu», il rappelle aux juifs ces paroles fondamentales: «Voici venir des jours, oracle du Seigneur, où je conclurai avec la maison d’Israël une alliance nouvelle… Je serai leur Dieu et eux seront mon peuple… Je mettrai ma loi au fond de leur être et ne me souviendrai plus de leur péché…». La résurrection de Jésus avait dérouté les disciples, son ascension les avait découragés; mais avant de repartir vers son Père, Jésus leur a fait la promesse de leur envoyer son Esprit-Saint qui leur révèlera le sens de ce que leur raison ne pouvait encore pleinement saisir. C’est ce même Esprit-Saint qui s’emparera de certains autres disciples, au premier rang desquels Paul, le persécuteur des chrétiens, pour faire de lui l’apôtre de l’évangélisation qu’il nous est donné de continuer aujourd’hui encore… Le psaume que la liturgie nous propose en méditation exalte cette grandeur du Seigneur, roi de l’univers, joie pour tous les peuples de la terre. Exactement la vision d’Etienne. Mais ce Psaume 96 (97) peut être lu en écho du Psaume 47(46): «Tous les peuples, battez des mains, acclamez Dieu par vos cris de joie! Car le Seigneur est le Très-Haut, le redoutable, le grand roi sur toute la terre, Car Dieu est le roi de la terre: que vos musiques l'annoncent! Il règne, Dieu, sur les païens, Dieu est assis sur son trône sacré. Les chefs des peuples se sont rassemblés: c'est le peuple du Dieu d'Abraham. Les princes de la terre sont à Dieu qui s'élève au-dessus de tous.»



PSAUME 96 ( 97)


Le Seigneur est roi! Exulte la terre!

Joie pour les îles sans nombre!

Justice et droit sont l'appui de son trône.

Les cieux ont proclamé sa justice,

et tous les peuples ont vu sa gloire.

A genoux devant lui, tous les dieux!

Tu es, Seigneur, le Très-Haut

sur toute la terre:

tu domines de haut tous les dieux.



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