17/02/2008

2ème dimanche de Carême : la transfiguration

"Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour; écoutez-le". Entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre et furent saisis d'une grande frayeur. Jésus s'approcha, les toucha et leur dit : "relevez-vous et n'ayez pas peur". (extr. Mat. 17, 1-9).

En ce deuxième dimanche de Carême, l'Eglise nous propose de méditer sur trois textes qui ont en commun de souligner, pour les chrétiens que nous sommes, la force de la parole de Dieu et l'espérance à laquelle nous convie sa promesse. Dans le premier (Gn 12, 1-4), le récit de la vocation d'Abraham nous révèle un Dieu qui promet au patriarche une abondante bénédiction et une immense postérité. Dans le second (2 Tm 1, 8-10), Saint Paul nous exhorte à accomplir l'annonce de l'évangile, dans la fidélité et avec le secours de la grâce de Dieu.

L'épisode de la transfiguration décrit une ambiance extraordinaire, presque excessive. Jésus se montre dans sa gloire. Il ne le fait pas pour impressionner les apôtres qui l'ont accompagné jusque-là. Il se révèle à eux dans ses habits de gloire, parce que telle est sa nature originelle. Par trois fois seulement - il faut le noter -, Il se présentera à eux de façon lumineuse, lors de sa résurrection et de son ascension. Et par trois fois également, la voix du Père se fera entendre, comme dans cet épisode du Mont Thabor, pour lui rendre gloire, à son baptême et au moment de sa passion.

La parole de Jésus est dure à entendre et rude à vivre. Depuis qu'Il les appelés à devenir des "pêcheurs d'hommes", son message aux disciples est plutôt emprunt d'abnégation, de renoncement, de dépassement de soi, de mort nécessaire. La vision éclair du Christ dans son intimité radieuse laisse entrevoir la gloire à laquelle sont conviés ceux qui seront ses élus et témoins de son agonie. Ainsi donc, ceux qui bénéficieront des plus grandes grâces seront ceux qui, à la suite de Jésus et comme Lui, vivront sa douloureuse passion.
... Et si la vision promise par le Christ était d'abord, pour nous, à découvrir et à vivre tout au long du quotidien de nos jours, simplement, et parfois dans le découragement de ne trouver aucun sens à notre quête, aucun repère dans notre errance!... Et si parfois il nous arrivait de nous dire : il n'y a peut-être rien à voir ! Et si en même temps, ce dévoilement servait à nous (r) assurer, qu'au-delà de la souffrance sur le chemin de croix et sur le calvaire, la gloire était réelle et partagée !

Saint Léon Le Grand nous livre une clé de compréhension de la transfiguration :
  • Par cette transfiguration, le Seigneur voulait avant tout prémunir ses disciples contre le scandale de la croix et, en leur révélant toute la grandeur de sa dignité cachée, empêcher que les abaissements de sa passion volontaire ne bouleversent leur foi.
  • Mais il ne prévoyait pas moins de fonder l'espérance de l'Eglise, en faisant découvrir à tout le corps du Christ quelle transformation lui serait accordée; ses membres se promettraient de partager l'honneur qui avait resplendi dans leur chef.
  • Celui que les signes préfiguratifs avaient promis sous le voile des mystères, est montré comme manifeste et évident par la splendeur de sa gloire présente. Comme l'a dit saint Jean, en effet : Après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. En lui s'est accomplie la promesse des figures prophétiques comme la valeur des préceptes de la Loi puisque sa présence, enseigne la vérité de la prophétie, et que sa grâce rend praticables les commandements.

Aucun commentaire: