09/05/2012

Rester fidèle à ses commandements et demeurer en lui…


Dimanche 6 mai 2012

Chers amis, bonjour !

Une Église qui se construit et avance sous l’égide de l’Esprit Saint, des chrétiens appelés à vivre leur foi non pas en paroles mais en actes et en demeurant unis au Christ pour porter du bon fruit, tels des sarments à un cep : tel est le fil conducteur des trois lectures que la liturgie nous propose de méditer en ce cinquième dimanche de Pâques.

-      Première lecture : Actes des Apôtres 9, 26-31
-      Psaume 21 (22), 26-32
-      Deuxième lecture : 1 Jean 3, 18-24
-      Évangile : Jean 15, 1-8


Première Lecture - Actes des Apôtres 9, 26 - 31
Après sa conversion,
26 Paul vint à Jérusalem.
Il cherchait à entrer dans le groupe des disciples,
mais tous avaient peur de lui,
car ils ne pouvaient pas croire
que lui aussi était un disciple du Christ.
27 Alors Barnabé le prit avec lui
et le présenta aux Apôtres ;
il leur raconta ce qui s'était passé :
sur la route, Paul avait vu le Seigneur,
qui lui avait parlé ;
à Damas, il avait prêché avec assurance
au nom de Jésus.
28 Dès lors, Paul allait et venait dans Jérusalem avec les apôtres,
prêchant avec assurance au nom du Seigneur.
29 Il parlait aux Juifs de langue grecque,
et discutait avec eux.
Mais ceux-ci cherchaient à le supprimer.
30 Les frères l'apprirent ;
alors ils l'accompagnèrent jusqu'à Césarée,
et le firent partir pour Tarse.
31 L'Eglise était en paix
dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie.
Dans la crainte du Seigneur, elle se construisait et elle avançait ;
elle se multipliait avec l'assistance de l'Esprit Saint.

Avec ce texte, Luc nous décrit cette petite église qui s’était formée après la Pentecôte. Dans un premier temps principalement organisée autour des apôtres « historiques », voilà qu’elle s’ouvre à d’autres missionnaires et entreprend son «élargissement dans d’autres contrées. Le cas de Saul est très emblématique de cette capacité, pour une structure qui se présentait sous un aspect « petit groupe », à s’ouvrir, mieux à dépasser les ressentiments proprement humains pour lire dans ce qui survient la marque de l’Esprit dont désormais eux-mêmes procèdent.
Cependant, la réputation de ce Saul n’est pas bonne : il est celui qui a persécuté les chrétiens, celui qui tenait les vêtements d’Etienne lors de son martyre. Et voilà qu’aujourd’hui il souhaite rejoindre le groupe des apôtres. La réaction de ces derniers ainsi que celle de la communauté chrétienne sont rudes ; certains veulent même le lyncher. Mais il est adoubé par Barnabé, un homme respecté dans la communauté, qui le présente aux apôtres. Ce Saul raconte l’histoire de sa conversion sur la route de Damas et les gens reconnaissent, ainsi que le note Luc lui-même,  qu’il « prêchait avec assurance au nom de Jésus ». Les apôtres l’acceptent : eux qui redoutaient de le voir infiltrer la petite communauté pour la dénoncer et la détruire font confiance à son engagement à contribuer à la bâtir, la consolider et l’élargir. Or lui, le nouveau chrétien, connaîtra les pires persécutions dès les premiers moments de sa conversion, d’abord à Damas (dont il s’échappe avec le concours de ses nouveaux disciples chrétiens qui le descendent de nuit à Tarse, sa ville natale située au sud de l’actuelle Turquie) et même à Jérusalem où les chrétiens lui manifestent leur méfiance. Pourtant, Paul persévère dans la mission que lui a confiée le Seigneur. Symbole manifeste de la radicalité de l’appel de Dieu, Paul sera l’apôtre de la mission difficile au cœur d’un monde en proie à diverses influences au cœur de ce puissant Orient en pleines mutations politiques et sociales.
C’est donc Dieu, et non pas nous les hommes, qui choisit et appelle chacun de nous à le suivre et à le servir. Nous n’avons pas à juger de la qualité ou de l’aptitude de telle ou telle personne à faire partie de son Eglise. Celle-ci doit être solidaire et accueillante à tous ceux que l’Esprit a guidés vers elle comme des brebis égarées vers un bercail sûr et reposant. Oui, en effet, car en dépit du climat de persécution à cette époque-là, comme le note Luc, « l'Eglise était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie. Dans la crainte du Seigneur, elle se construisait et elle avançait ; elle se multipliait avec l'assistance de l’Esprit Saint.


Psaume 21 (22), 26... 32
26 Tu seras ma louange dans la grande assemblée ;
devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses.
27 Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ;
ils loueront le SEIGNEUR, ceux qui le cherchent.

28 La terre entière se souviendra et reviendra vers le SEIGNEUR,
chaque famille de nations se prosternera devant lui :
29 « Oui, au SEIGNEUR la royauté,
le pouvoir sur les nations ! »

31
Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira ;
on annoncera le Seigneur aux générations à venir.
32 On proclamera sa justice au peuple qui va naître :
Voilà son œuvre !
 

Les six derniers versets de ce psaume terminent en action de grâce cette prière dans laquelle le psalmiste — en réalité le peuple d’Israël lui-même — rappelle ses souffrances et proclame son espoir. Mais alors que les versets 2 à 25 pourraient être circonscris au seul peuple élu, puisqu’il s’agit de faits liés à son histoire, les deniers versets portent cet souffle universaliste où l’avènement du règne de Dieu dans le monde entier apparaît consécutif aux épreuves du serviteur fidèle. C’est en cela d’ailleurs qu’on peut les rapprocher de la prophétie d’Isaïe dans le quatrième chant du Serviteur de Yahvé : « Voici que mon serviteur prospérera, s’élèvera et grandira beaucoup ! » (Is 52, 13) ou encore : « C’est pourquoi je lui attribuerai des foules, et avec les puissances il partagera les trophées, parce qu’il s’est livré lui-même à la mort et a été compté parmi les pécheurs alors qu’il supportait les fautes des multitudes et qu’il intercédait pour les pécheurs » (Is 53, 12). Le lien avec la première lecture de ce dimanche (le texte des Actes des Apôtres (Ac 9, 26-31) est lisible sur l’image de cette église naissante, corps dont le Christ est le tronc, vigne dont il est le Cep… qui est appelée à grandir et à donner du fruit en abondance.
« La terre entière se souviendra et reviendra vers le SEIGNEUR, chaque famille de nations se prosternera devant lui ». Le peuple d’Israël en a fait l’expérience : malgré ses infidélités, le Seigneur a toujours été fidèle à sa promesse, lent à la colère et plein de miséricorde. A chaque fois qu’il s’est éloigné de lui, le Seigneur a tendu la main et établi des points de passage pour que les égarés reviennent à lui. Son projet est universel, il concerne toutes les nations et tous les peuples de la terre. Car auprès du Seigneur se trouve le pardon et l’abondance d’amour. A ce propos, il a souvent été écrit (surtout dans l’Ancien Testament et les Psaumes) que le Seigneur cachait ou détournait sa face. En réalité, c’est l’homme pécheur qui s’en détournait par ses infidélités, ses manquements, sa désobéissance… et se trouvait dans l’incapacité se supporter le regard permanent du Seigneur : « Les pauvres mangeront et seront rassasiés. Ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent ». Notons ici qu’il la participation à la royauté céleste est conditionnée à la recherche du Seigneur (thème de la « conversion »). Celui-ci s’offre à l’homme qui est libre de le reconnaître et l’accueillir pour jouir de sa plénitude, pour prendre part au festin messianique qu’une fois de plus Isaïe prophétisera à travers « La nourriture du pauvre » : Vous tous qui êtes altérés, venez vers l’eau ; même si vous n’avez pas d’argent, venez. Achetez du lait et consommez, sans argent, et, sans payer, du vin et du lait. Pourquoi dépenser votre argent pour autre chose que du pain, votre salaire pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi et vous mangerez de bonnes choses, vous vous délecterez de mets succulents. Prêtez l’oreille et venez à moi, écoutez et votre âme vivra. » (Is 55, 1-3). Prophétie qui sera consolidée par Jean dans l’Apocalypse : « … Je suis l’Alpha et l’Oméga, le Principe et la Fin ; celui qui a soif, moi, je lui donnerai de la source de vie, gratuitement. » (Ap 22, 6). Nous savons que l’eau, symbole de vie, qui était dans l’Ancien Testament, une caractéristique des Temps messianiques deviendra, dans le Nouveau Testament symbole de l’Esprit. Et, c’est cet Esprit que le chrétien reçoit par son baptême, ce même Esprit dont il reçoit les multiples dons à la Pentecôte… dans l’attente du retour du Christ qui viendra prendre ses élus dans sa gloire.



Deuxième Lecture - 1 Jean 3, 18 - 24
Mes enfants,
nous devons aimer :
non pas avec des paroles et des discours,
mais par des actes et en vérité.
19 En agissant ainsi,
nous reconnaîtrons que nous appartenons à la vérité,
et devant Dieu nous aurons le cœur en paix ;
20 notre cœur aurait beau nous accuser
Dieu est plus grand que notre cœur,
et il connaît toutes choses.
21 Mes bien-aimés,
si notre cœur ne nous accuse pas,
nous nous tenons avec assurance devant Dieu,
22 et tout ce que nous lui demandons,
il nous l'accorde,
parce que nous sommes fidèles à ses commandements,
et que nous faisons ce qui lui plaît.
23 Or, voici son commandement :
avoir foi en son Fils Jésus Christ,
et nous aimer les uns les autres
comme il nous l'a commandé.
24 Et celui qui est fidèle à ses commandements
demeure en Dieu,
et Dieu en lui ;
et nous reconnaissons qu'il demeure en nous,
puisqu'il nous a donné son Esprit.
 


« Or, voici son commandement : avoir foi en son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé ». Les apôtres ont vu Dieu à travers le Fils qu’ils ont suivi et servi durant sa vie sur terre. Mais c’est là une grâce exceptionnelle car certains de leurs compatriotes ne l’ont pas reconnu ; ils l’ont même trahi et fait mourir. Ressuscité, Jésus n’est plus physiquement présent au milieu de ses apôtres auxquels il a promis son Esprit Saint qui leur dévoilera le sens de tout son enseignement. Un enseignement qu’il avait lui-même traduit dans un seul mot : AMOUR.
Cet amour, il en a été à la fois l’expression parfaite et exigeante jusqu’au don de soi, de sa vie sur la croix pour accomplir le dessein de Dieu pour l’humanité entière. C’est que l’Amour ne peut pas être de simples paroles vides sans prise sur le réel. L’amour est un feu qui embrase toutes les sphères de la vie individuelle et collective, il est un principe éminemment actif. Saint Jacques l’exprime clairement dans sa Lettre : « Mettez la Parole en pratique. Ne soyez pas seulement des auditeurs qui s’abusent eux-mêmes ! Qui écoute la Parole sans la mettre en pratique ressemble à un homme qui observe sa physionomie dans un miroir… » (Jc 1, 22) ou encore : « A quoi bon, mes frères, dire qu'on a la foi, si l'on n'a pas d'œuvres. La foi peut-elle sauver dans ce cas ? Si un frère ou une sœur n'ont rien à se mettre et pas de quoi manger tous les jours et que l'un de vous leur dise : Allez en paix, mettez-vous au chaud et bon appétit, sans que vous leur donniez de quoi subsister, à quoi bon ? De même la foi qui n'aurait pas d'œuvres est morte dans son isolement. » (Jc 2, 14-17). Jean reste dans le même registre de la foi et de l’amour par les actes et les œuvres. À ce propos, ce texte regorge de verbes d’action : aimer, croire, avoir foi, agir, faire ce qui lui plaît, reconnaître, demeurer…
Et pour nous éviter des égarements ou des élucubrations interminables, Christ lui-même nous a défini le cadre d’expression de cet amour : la fidélité à ses commandements. Et cet amour est vérité, parce que Dieu lui-même est vie, chemin et vérité. Dans l’Ancien Testament, la « vérité », opposée à l’injustice et au mal, désigne souvent la rectitude de la loi morale, en accord avec la volonté divine ; en ce sens, celui qui marche dans la vérité est fidèle à Dieu. Ce sens est repris par Saint Jean qui met en avant le double commandement de la foi et de l’amour. Qui croit aime et qui aime nécessairement croit. Qui procède de la vérité croit, et qui aime marche dans la vérité, au sens où il fait la vérité (contrairement à celui qui ne marche pas dans la vérité et qui, ainsi, fait le mal).

Un autre mot important à relever dans cet extrait : le cœur. Croire et aimer ne sont pas du ressort de l’intellect, de la raison. Non ! La foi et l’amour parlent au cœur. Dieu parle et agit dans le cœur de chacun d’entre nous parce qu’il attend de nous que nous soyons des hommes de cœur. Demeure de Dieu en nous, c’est au cœur de notre vie que Dieu s’invite et nous interpelle pour essaimer son amour entre et autour de nous. Homme ou femme de cœur veut dire homme ou femme de compassion, c’est-à-dire de prévenance et d’amour confraternels. Jean le dit par ailleurs : « Si quelqu'un possède les biens de ce monde et voit son frère dans le besoin, et qu'il se ferme à toute compassion, comment l'amour de Dieu demeurerait-il en lui ? » (1 Jn 3, 17).




Evangile Jean 15, 1 - 8
A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
il disait à ses disciples :
1 « Moi, je suis la vraie vigne,
et mon Père est le vigneron.
2 Tout sarment qui est en moi,
et qui ne porte pas de fruit,
mon Père l'enlève ;
tout sarment qui donne du fruit,
il le nettoie,
pour qu'il en donne davantage.
3 Mais vous, déjà vous voici nets et purifiés
grâce à la parole que je vous ai dite :
4 Demeurez en moi, comme moi en vous.
De même que le sarment ne peut pas
porter du fruit par lui-même
s'il ne demeure pas sur la vigne,
de même vous non plus,
si vous ne demeurez pas en moi.
5 Moi, je suis la vigne,
et vous, les sarments.
Celui qui demeure en moi
et en qui je demeure,
celui-là donne beaucoup de fruit,
car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
6 Si quelqu'un ne demeure pas en moi,
il est comme un sarment qu'on a jeté dehors,
et qui se dessèche.
Les sarments secs,
on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent.
7 Si vous demeurez en moi,
et que mes paroles demeurent en vous,
demandez tout ce que vous voudrez,
et vous l'obtiendrez.
8 Ce qui fait la gloire de mon Père,
c'est que vous donniez beaucoup de fruit :
ainsi, vous serez pour moi des disciples. »

Nous sommes au moment du dernier repas de Jésus avec ses disciples. Il les réunit pour fêter la Pâque juive et, à cette occasion, il leur lave les pieds en signe d’humilité et de service, leur annonce la trahison de l’un d’eux (Judas). Il leur fait ses adieux et les prévient de la haine du monde ; mais au milieu de ses dernières paroles avant sa passion et avant de les rassurer avec le Paraclet qu’il leur enverra après son départ (mort et résurrection) et son prompt retour, Jésus utilise cette parabole de la Vigne pour leur parler du Royaume des Cieux.
Lorsqu’on parcourt un Pays comme la France, on est fasciné par l’immensité des terres agricoles couvertes de vignes à perte de vue ; ces vignes qui donnent vie et variété aux paysages, tantôt vallonnés tantôt à flanc de coteaux. C’est dire l’importance économique et sociale de cette culture, particulièrement à travers le breuvage qu’on en tire. Le vin, produit de la vigne et du savoir-faire du vigneron, a toujours été au cœur de la vie des hommes, de leurs rencontres joyeuses et moins réjouissantes. Du temps de Jésus également, la vigne était une culture précieuse dans son pays où l’eau était chose rare. D’ailleurs, le vin était consommé par ceux qui avaient les moyens de se l’offrir. C’est pourquoi, par l’allégorie du Cep, Jésus veut faire passer un message fondamental en s’appuyant sur une image forte et populaire : « Je suis le cep et mon Père est le vigneron… Je suis le cep : vous êtes les sarments ».
Ceux qui connaissent le travail du vigneron comprennent aisément la relation particulière que celui-ci entretient avec sa vigne. Régulièrement, il doit la nettoyer, l’émonder, la libérer des sarments asséchés et couper courts ceux qui ne présentent pas une bonne croissance afin de les faire repartir. C’est là un travail soutenu et méticuleux. Jésus s’affirme comme le cep, c’est-à-dire le tronc de la vigne sur lequel poussent les sarments. La sève nourrissante coule dans le cep et, irriguée jusque dans les moindres recoins des sarments, c’est elle qui donne vie à toute la vigne. Coupé du cep, du tronc, du principe de vie, tout serment est voué à la mort. Car comme il l’a indiqué lui-même, celui qui demeure en Dieu vivra.
Cette image de la vigne avait déjà été mise en avant par le prophète Jérémie pour caractériser les infidélités du peuple d’Israël face à son Dieu : « Toutefois, sur toute colline élevée et sous tout arbre vert, tu t’es couchée comme une prostituée. Moi pourtant je t’avais plantée, comme un cep de choix, une bouture d’authentique provenance. Comment t’es-tu changée en plant dégénéré, Vigne bâtarde ! » (Jr 2, 21). Le prophète fait allusion aux velléités d’indépendance d’Israël qui, en réalité, s’était assujetti aux faux dieux, la prostitution (dite sacrée) désignant ici l’idolâtrie (comme chez Osée 1, 2 et sq ou dans le Deutéronome 23, 19 et sq). Hors du Seigneur point de salut ! Mais cela ne signifie pas que cet attachement à Jésus nous emprisonne et nous prive de toute initiative personnelle. Dieu qui s’offre à nous comme la sève et le nutriment de toute vie accomplie nous laisse libres de nos choix, libres d’embrasser les voies de notre propre réalisation. Or, la conversion, c’est justement cette capacité à se retourner au-dedans de soi, et à se tourner vers Dieu en accueillant sa Parole et en vivant pleinement ses commandements.
Dans les Évangiles, Jésus emploie l’image de la vigne comme parabole du Royaume des Cieux (cf Mt 20, 1-8 ; 21, 28-31 et 33-41). Mieux, on parlerait d’une allégorie, tant chaque trait du récit a sa signification spécifique : le propriétaire = Dieu | le fils = Jésus, tué hors des murs de Jérusalem | la vigne = le peuple élu, Israël | les serviteurs = les prophètes | les vignerons homicides = les juifs infidèles | l’autre peuple à qui sera confiée la vigne = les païens). Et Jésus fait du fruit de la vigne l’Eucharistie de la Nouvelle Alliance. Dans ce texte, il se présente comme le vrai cep, dont le fruit, le véritable Israël, ne décevra pas l’attente divine. Quant aux fruits de la vigne dont les saveurs varient en fonction de la nature des sols et nous offrent autant de variétés sur nos tables, nous comprendrons qu’ils symbolisent la sainteté d’une vie aux commandements de Dieu, et plus particulièrement à celui de l’amour : « voici mon commandement : aimez-vous les unes les autres comme je vous ai aimés. Il n’est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande ».

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