Dimanche
13 mai : sixième dimanche de Pâques
Chers amis, bonjour !
En ce sixième
dimanche de Pâques, la liturgie nous propose de méditer sur l’universalité de
l’Évangile annoncé à tous les peuples de la terre. Avec un seul leitmotiv, le
plus grands des commandements que nous a laissés le Christ : « Ce que
je vous demande, c’est de vous aimer les unes les autres », car lui le
Seigneur, qui nous a élevés au rang de fils de Dieu se définit intrinsèquement
comme « AMOUR ».
• Première Lecture - Actes des Apôtres 10, 25 ... 48
Quand Pierre arriva à Césarée
chez Corneille, centurion de l'armée romaine,
celui-ci vint à sa rencontre,
et se jetant à ses pieds, il se prosterna.
26 Mais Pierre le releva et lui dit :
« Reste debout. Je ne suis qu'un homme, moi aussi. »
34 Puis il s'adressa à ceux qui étaient là :
« En vérité, je le comprends :
Dieu ne fait pas de différence entre les hommes ;
35 mais, quelle que soit leur race,
il accueille les hommes qui l'adorent
et font ce qui est juste. »
44 Pierre parlait encore
quand l'Esprit Saint
s'empara de tous ceux qui écoutaient la parole.
45 Tous les croyants qui accompagnaient Pierre
furent stupéfaits, eux qui étaient Juifs,
de voir que même les païens
avaient reçu à profusion le don de l'Esprit Saint.
46 Car on les entendait dire des paroles mystérieuses
et chanter la grandeur de Dieu.
Pierre dit alors :
47 « Pourrait-on refuser l'eau du baptême
à ces gens qui ont reçu l'Esprit Saint
tout comme nous ? »
48 Et il donna l'ordre de les baptiser au nom de Jésus Christ.
Alors ils lui demandèrent
de rester quelques jours avec eux.
chez Corneille, centurion de l'armée romaine,
celui-ci vint à sa rencontre,
et se jetant à ses pieds, il se prosterna.
26 Mais Pierre le releva et lui dit :
« Reste debout. Je ne suis qu'un homme, moi aussi. »
34 Puis il s'adressa à ceux qui étaient là :
« En vérité, je le comprends :
Dieu ne fait pas de différence entre les hommes ;
35 mais, quelle que soit leur race,
il accueille les hommes qui l'adorent
et font ce qui est juste. »
44 Pierre parlait encore
quand l'Esprit Saint
s'empara de tous ceux qui écoutaient la parole.
45 Tous les croyants qui accompagnaient Pierre
furent stupéfaits, eux qui étaient Juifs,
de voir que même les païens
avaient reçu à profusion le don de l'Esprit Saint.
46 Car on les entendait dire des paroles mystérieuses
et chanter la grandeur de Dieu.
Pierre dit alors :
47 « Pourrait-on refuser l'eau du baptême
à ces gens qui ont reçu l'Esprit Saint
tout comme nous ? »
48 Et il donna l'ordre de les baptiser au nom de Jésus Christ.
Alors ils lui demandèrent
de rester quelques jours avec eux.
Il est bon de
rappeler le contexte dans lequel se déroulent les événements qui se sont
relatés ici. Partout en Judée, en Galilée et en Samarie, les Églises (au sens
de “communautés“) jouissent d’une paix réelle après une période de
persécutions. Pierre se rend partout pour annoncer la Bonne Nouvelle du Christ
et, partout il fait des miracles : il guérit à Lydda un paralytique nommé
Énée ; il ressuscite à Joppée, une bourgade voisine de Lydda, une dénommée
Tabitha qui venait d’être lavée et déposée dans la chambre funéraire. Et tout
cela à l’invocation du seul nom de Jésus. Tout cela est extraordinaire et
entraîne la conversion de plusieurs personnes… Puis, pierre se rend à Césarée,
chez un centurion de l’armée romaine.
Il faut se
souvenir que c’est le pouvoir romain qui a organisé la mort de Jésus et qui a
traqué les apôtres après la résurrection et l’ascension du Seigneur. Car en
effet il craignait, plus que tout, ces disciples dont il ne savait pas trop ce
que ce Jésus leur avait légué comme pouvoir. Voici donc que Pierre se rend chez
un soldat romain. Or Corneille, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un craignant Dieu, il a longtemps
prié Dieu qui l’a exaucé. Il vient d’avoir une vision au cours de laquelle
l’Ange de Dieu lui annonce que ses prières et ses aumônes sont montées devant
Dieu, et qu’il s’est souvenu de lui. Et c’est l’Ange qui lui demande de faire
venir à lui Pierre qui séjourne non loin de là, à Joppée. A l’apôtre, ses
messagers disent : « Le centurion corneille, homme juste et craignant
Dieu, à qui toute la nation juive rend bon témoignage, a reçu d’un ange saint
l’avis de te faire venir chez lui et d’entendre les paroles que tu as à dire »
(Ac 10, 22).
La conversion
de Corneille n’est pas un cas individuel et isolé. Plusieurs païens, des non
juifs, demandent à se faire baptiser pour intégrer l’Église de Jésus-Christ. De
plus, plusieurs païens reçoivent l’Esprit Saint de Dieu. Une « petite
pentecôte », en quelque sorte ! Mais le centurion est ici l’image par
excellence de celui qui, ayant écouté l’Évangile de Jésus-Christ, y est resté
indifférent dans un premier temps, mais par et travers la prière, a trouvé le
chemin de Dieu. La grâce dont le Seigneur lui fait don ne peut lui être
apportée que par un homme qui est déjà en grâce : l’apôtre Pierre. Ce
dernier lui délivre deux messages importants :
1)- Premièrement, le Jésus que les Juifs et les
Gentils ont crucifié a été établi de Dieu juge des vivants et des morts.
Corneille en sait tous les détails et connaît sûrement certaines personnes qui
y avaient participé à l’humiliation et à la crucifixion de Jésus, et lui-même y
a joué un rôle. Or, le Jésus
méprisé et supplicié par les hommes apparaîtra, le moment venu, comme le Juge
universel. Le destin de tous les hommes est donc entre ses mains !
2)- Cependant, avant la survenue de ce temps du
jugement, tous les prophètes rendent témoignage que le pardon est offert en son
nom à toute personne qui se repent et croit en lui. Le Juge des derniers temps
est devenu le garant des pécheurs de toute race et de toute nation : qui
croit en lui reçoit la rémission de ses péchés.
Or Corneille et ses amis crurent. La foi était
déjà en eux et dès qu’ils entendent le message de la Bonne Nouvelle, c’est
cette foi qui s’en saisit instantanément, cette même foi qui est sanctionnée
par Dieu en leur envoyant son Esprit Saint. Eux, les croyants d’entre les
Gentils rejoignent la famille des croyants d’entre les Juifs. Et c’est parce
qu’ils avaient reçu l’Esprit Saint en eux que le baptême de l’eau ne pouvait
pas leur être refusé. Dieu a précédé la démarche des hommes en répandant son
Esprit sur les Gentils pour leur ouvrir la porte de la foi, en le exonérant des
astreintes de la Loi mosaïque. Autrement dit, Dieu lui-même a montré à Pierre
qu’il devait, en surpassant ses propres scrupules (surtout ceux touchant à la
pureté légale), accepter l’hospitalité d’un incirconcis. Il lèvre ainsi les
barrières qui séparaient les chrétiens issus du judaïsme et ceux issus du
paganisme.
Chantez au SEIGNEUR un chant
nouveau,
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s'est assuré la victoire.
2 Le SEIGNEUR a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
3 il s'est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d'Israël.
La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
4 Acclamez le SEIGNEUR, terre entière.
6 Acclamez votre roi, le SEIGNEUR !
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s'est assuré la victoire.
2 Le SEIGNEUR a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
3 il s'est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d'Israël.
La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
4 Acclamez le SEIGNEUR, terre entière.
6 Acclamez votre roi, le SEIGNEUR !
Rappelons que
derrière la première personne du singulier s’exprime le psalmiste,
certes ! Mais aussi et surtout tout le peuple d’Israël. C’est pourquoi
l’on pourrait traduire ce psaume à la première personne du pluriel :
« Chantons au Seigneur un chant nouveau… Acclamons le Seigneur, terre
entière, acclamons notre roi, le Seigneur ! ».
Ce psaume est
un chant de louange adressé au Juge de la terre, il est clamé « devant
Yahvé », comme dans le psaume précédent. Il est en parfaite harmonie avec
le texte de la première lecture en ce sens qu’il proclame la merveilleuse
actualité de la Pentecôte universelle, cet élan dans lequel l’Esprit de Dieu se
répand à travers le monde, dans les cœurs des Juifs et des Païens. On peut y
voir également une sorte d’hymne eschatologique que l’on peut lire en symétrie
de la fin du Livre d’Isaïe. En effet, le prophète y chante la libération de
Jérusalem concomitant avec le réveil de Yahvé lui-même (comme s’il s’était
endormi à la suite des nombreuses infidélités de son peuple). Car l’ère
nouvelle que le prophète annonce avec force et espérance, c’est le Retour non
pas d’un roi terrestre, mais celui de Yahvé lui-même, roi dans Sion et sur
toute la terre. Ce règne annoncé par les tout premiers prophètes (Mi 2,
1-3 ; So 3, 15 ; Jr 3, 17
- 8, 19 ; Ez 20, 33,
Za 14, 9 etc.) est célébré dans ce qu’on appelle ‘les psaumes du Règne »
(Ps 47 ; 93 ; 96 ; 97 ; 98 ; 99) : « Éclatez
toutes en cris de joie, ruines de Jérusalem ! Car Yahvé console son
peuple, il rachète Jérusalem. Yahvé met à nu son bras de sainteté sous les yeux
de toutes les nations, et toutes les extrémités de la terre verront le salut de
notre Dieu » (Is 52, 9-10). Le bras du Seigneur, signe de sa puissance,
lorsqu’il le déploie pour combattre, comme au temps où à la « force du
bras » il arrachait Israël à la servitude du Pharaon en Égypte. Ou encore
un peu plus loin (Is 59, 16) : « … Alors son bras devint son soutien,
et sa justice, son appui.
Dans ce
psaume, il est donc question du Roi véritable, sauveur d’Israël et de tous les
peuples de la terre, juifs et païens. Ce roi de l’univers est acclamé et
accueilli avec des sonneries réservées en Israël à l’avènement des rois, des
sonneries qui accompagnent ici l’intronisation de Yahvé, pour qui elles avaient
déjà retenti au Mont Sinaï. Ce Roi, les apôtres et beaucoup d’autres personnes,
l’ont vu vivre au milieu d’eux. Mort et ressuscité, c’est de Roi de gloire que
tous les chrétiens acclament dans leurs louanges d’action de grâces, par la
force de son Esprit Saint, et dans l’attente de sa venue à la fin des temps.
7 Mes bien-aimés,
aimons-nous les uns les autres,
puisque l'amour vient de Dieu.
Tous ceux qui aiment
sont enfants de Dieu,
et ils connaissent Dieu.
8 Celui qui n'aime pas
ne connaît pas Dieu,
car Dieu est amour.
9 Voici comment Dieu a manifesté son amour parmi nous :
Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde
pour que nous vivions par lui.
10 Voici à quoi se reconnaît l'amour :
ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu,
c'est lui qui nous a aimés,
et il a envoyé son Fils
qui est la victime offerte pour nos péchés.
aimons-nous les uns les autres,
puisque l'amour vient de Dieu.
Tous ceux qui aiment
sont enfants de Dieu,
et ils connaissent Dieu.
8 Celui qui n'aime pas
ne connaît pas Dieu,
car Dieu est amour.
9 Voici comment Dieu a manifesté son amour parmi nous :
Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde
pour que nous vivions par lui.
10 Voici à quoi se reconnaît l'amour :
ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu,
c'est lui qui nous a aimés,
et il a envoyé son Fils
qui est la victime offerte pour nos péchés.
Le texte de la deuxième lecture et l'extrait de l'Évangile de Jean proposés en ce dimanche parlent d'une même réalité. En effet, aux sources de
la charité et de la foi se trouve l’amour, telle une eau vive qui jaillit des
profondeurs mêmes de Dieu : source du salut, source de joie, source
d’espérance… Dieu est au cœur de chaque être, à la fois alpha et oméga de toute
existence. Nous savons que le thème de l’amour de Dieu pour le peuple d’Israël
a inspiré les plus belles pages de l’Ancien Testament, et nous savons que la mission
du Fils unique pour sauver le monde a manifesté que le Dieu d’Abraham, d’Isaac
et de Jacob s’identifie à l’Amour.
Un chant
traduit substantiellement cette identité Dieu – Amour :
« Dieu
est Amour, Dieu est Lumière, Dieu nitre Père. En Toi Seigneur point de
ténèbres, ton Esprit est vérité. Nous nous aimons les uns les autres, le
premier Dieu nous aima. » Cet amour, c’est la sève qui irrigue et nourrit
le tronc du cep auquel sont entés les sarments. La condition de cette vie
promise en dedans de Dieu, c’est de garder ses commandements, à l’exemple du
Christ qui a gardé les commandements de son Père. Demeurer en son amour afin
qu’il demeure en nous, tel est le secret de la joie messianique promise par
Jésus lui-même, la joie de Fils de Dieu.
Mais de l’amour,
Jésus n’a pas fait qu’en parler ; toute sa vie a été un déploiement
d’amour. Dans sa grande prière d’oblation et d’intercession (Jn 17) du Sauveur
à l’heure de son sacrifice, Jésus demande sa glorification par le Père, non pas
une glorification personnelle mais plutôt une glorification dans laquelle il
associe tous les hommes qui ont cru en sa Parole. C’est-à-dire tous les hommes
qu’il a adoptés pour demeurer avec lui dans le Père tout autant que le Père
demeure désormais en eux : « tout ce qui est à moi est à toi, et ce
qui est à toi est à moi, et je suis glorifié en eux » (Jn 17, 10). Celui
qui a été envoyé au milieu des hommes pour leur révéler le nom, la personne
même du Père, à savoir AMOUR, c’est Jésus qui s’offre en sacrifice pour les
siens. Quiconque accueille sa Parole et la met en pratique se laisse ainsi
habiter par son Esprit Saint ; il devient alors demeure de Dieu.
Cet amour
fraternel dans le respect des commandements de Dieu est le signe manifeste de
la vie de l’Esprit Saint qui est l’Esprit de Vérité menant à la vérité tout
entière. Cet amour fraternel nous fait connaître la personnalité mystérieuse du
Christ, la manière dont il accomplit les Écritures, le sens de ses paroles, de
ses actes et signes, bref toutes ces choses que les apôtres n’avaient pu
comprendre auparavant. L’amour fraternel, c’est la preuve matérielle de la
présence de l’Esprit de Dieu dans le monde, un témoignage qui confondra
toujours l’incrédulité du monde.
A l'heure où Jésus passait de
ce monde à son Père,
il disait à ses disciples :
9 « Comme le Père m'a aimé,
moi aussi je vous ai aimés.
Demeurez dans mon amour.
10 Si vous êtes fidèles à mes commandements,
vous demeurerez dans mon amour ;
comme moi,
j'ai gardé fidèlement les commandements de mon Père,
et je demeure dans son amour.
11 Je vous ai dit cela
pour que ma joie soit en vous,
et que vous soyez comblés de joie.
12 Mon commandement, le voici :
Aimez-vous les uns les autres
comme je vous ai aimés.
13 Il n'y a pas de plus grand amour
que de donner sa vie pour ses amis.
14 Vous êtes mes amis
si vous faites ce que je vous commande.
15 Je ne vous appelle plus serviteurs,
car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ;
maintenant, je vous appelle mes amis,
car tout ce que j'ai appris de mon Père,
je vous l'ai fait connaître.
16 Ce n'est pas vous qui m'avez choisi,
c'est moi qui vous ai choisis et établis
afin que vous partiez,
que vous donniez du fruit,
et que votre fruit demeure.
Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom,
il vous l'accordera.
17 Ce que je vous commande,
c'est de vous aimer les uns les autres. »
il disait à ses disciples :
9 « Comme le Père m'a aimé,
moi aussi je vous ai aimés.
Demeurez dans mon amour.
10 Si vous êtes fidèles à mes commandements,
vous demeurerez dans mon amour ;
comme moi,
j'ai gardé fidèlement les commandements de mon Père,
et je demeure dans son amour.
11 Je vous ai dit cela
pour que ma joie soit en vous,
et que vous soyez comblés de joie.
12 Mon commandement, le voici :
Aimez-vous les uns les autres
comme je vous ai aimés.
13 Il n'y a pas de plus grand amour
que de donner sa vie pour ses amis.
14 Vous êtes mes amis
si vous faites ce que je vous commande.
15 Je ne vous appelle plus serviteurs,
car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ;
maintenant, je vous appelle mes amis,
car tout ce que j'ai appris de mon Père,
je vous l'ai fait connaître.
16 Ce n'est pas vous qui m'avez choisi,
c'est moi qui vous ai choisis et établis
afin que vous partiez,
que vous donniez du fruit,
et que votre fruit demeure.
Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom,
il vous l'accordera.
17 Ce que je vous commande,
c'est de vous aimer les uns les autres. »
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