16/06/2012

« Prenez, ceci est mon Corps » … Ceci est mon Sang, le sang de l'Alliance …


Dimanche 10 juin 2012



Chers amis, bonjour !

Ce dimanche 10 juin, l’Église nous propose de célébrer le Corps et le Sang du Christ au travers de ce sacrement qu’en Église chaque communauté chrétienne revit par l’Eucharistie. Alors que du temps d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de Moïse le sang de l’agneau immolé sur les autels servait de gage à la purification des âmes souillées, avec Jésus, la nouvelle figure de l’Agneau divin, l’alliance entre Dieu et les homes est scellée par le propre Corps et le propre Sang du Christ. L’Eucharistie est désormais, avec l’Évangile, parole vivante au cœur du monde, la richesse quotidienne du peuple des baptises; elle nourrit toute vie présente de sa fécondité et de l’espérance qu’elle porte en elle pour les chrétiens. L’Eucharistie est le signe de la présence réelle du Christ au milieu (de) et en nous.

Ce dimanche, je l’ai passé à Saint-Didier, un sympathique village près de La TOUR DU PIN, dans les Terres froides du Dauphiné, en compagnie de la Chorale de la Communauté africaine de Grenoble. J’ai le plaisir de vous faire partager l’homélie prononcée par l’Abbé Simon MAHOUNGOU, un prêtre Congolais en mission dans le Diocèse de Grenoble.

À l’occasion de cette Fête du Saint-Sacrement, l’Église nous propose de méditer les textes suivants :

• Première lecture : Exode 24, 3 – 8
• Psaume 115 (116), 12-13. 15-16. 17-18
• Deuxième lecture : Hébreux 9, 11 – 15
• Évangile - Marc 14, 12-16. 22-26





PREMIÈRE LECTURE - Exode 24, 3 - 8
En descendant du Sinaï,
3 Moïse vint rapporter au peuple
toutes les paroles du SEIGNEUR et tous ses commandements.
Le peuple répondit d'une seule voix :
« Toutes ces paroles que le SEIGNEUR a dites,
nous les mettrons en pratique. »
4 Moïse écrivit toutes les paroles du SEIGNEUR ;
le lendemain matin, il bâtit un autel au pied de la montagne,
et il dressa douze pierres pour les douze tribus d'Israël.
5 Puis il chargea quelques jeunes Israélites
d'offrir des holocaustes,
et d'immoler au SEIGNEUR de jeunes taureaux
en sacrifice de paix.
6 Moïse prit la moitié du sang et la mit dans des bassins ;
puis il aspergea l'autel avec le reste du sang.
7 Il prit le livre de l'Alliance et en fit la lecture au peuple.
Celui-ci répondit :
« Tout ce que le SEIGNEUR a dit,
nous le mettrons en pratique, nous y obéirons. »
8 Moïse prit le sang, en aspergea le peuple, et dit :
« Voici le sang de l'Alliance
que, sur la base de toutes ces paroles,
le SEIGNEUR a conclue avec vous. »




PSAUME 115 (116), 12-13. 15-16. 17-18
12 Comment rendrai-je au SEIGNEUR
tout le bien qu'il m'a fait ?
13 J'élèverai la coupe du salut,
j'invoquerai le nom du SEIGNEUR.

15 Il en coûte au SEIGNEUR
de voir mourir les siens !
16 Ne suis-je pas, SEIGNEUR, ton serviteur,
moi, dont tu brisas les chaînes ?

17
Je t'offrirai le sacrifice d'action de grâce,
j'invoquerai le nom du SEIGNEUR.
18 Je tiendrai mes promesses au SEIGNEUR,
oui, devant tout son peuple.






DEUXIÈME LECTURE - Hébreux 9, 11 - 15
Le Christ est le grand prêtre du bonheur qui vient.
Le temple de son corps
est plus grand et plus parfait que celui de l'ancienne Alliance ;
il n'a pas été construit par l'homme,
et n'appartient donc pas à ce monde.
12 C'est par ce temple qu'il est entré une fois pour toutes
dans le sanctuaire du ciel
en répandant, non pas le sang des animaux,
mais son propre sang :
il a obtenu ainsi une libération définitive.
13 S'il est vrai qu'une simple aspersion avec du sang d'animal,
ou avec de l'eau sacrée,
rendait à ceux qui s'étaient souillés
une pureté extérieure,
pour qu'ils puissent célébrer le culte,
14 le sang du Christ, lui, fait bien davantage :
poussé par l'Esprit éternel,
Jésus s'est offert lui-même à Dieu
comme une victime sans tache ;
et son sang purifiera notre conscience
des actes qui mènent à la mort
pour que nous puissions célébrer le culte du Dieu vivant.
15 Voilà pourquoi il est le médiateur d'une Alliance nouvelle :
puisqu'il est mort
pour le rachat des fautes commises sous l'ancienne Alliance,
ceux qui sont appelés
peuvent recevoir l'héritage éternel déjà promis.






ÉVANGILE - Marc 14, 12-16. 22-26
Le premier jour de la fête des pains sans levain,
où l'on immolait l'agneau pascal,
les disciples de Jésus lui disent :
« Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs
pour ton repas pascal ? »
13 Il envoie deux disciples :
« Allez à la ville ;
vous y rencontrerez un homme portant une cruche d'eau.
Suivez-le.
14 Et là où il entrera,
dites au propriétaire :
Le maître te fait dire : Où est la salle
où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?
15 Il vous montrera à l'étage,
une grande pièce toute prête pour un repas.
Faites-y pour nous les préparatifs.»
16 Les disciples partirent, allèrent en ville ;
tout se passa comme Jésus le leur avait dit ;
et ils préparèrent la Pâque.
22 Pendant le repas,
Jésus prit du pain,
prononça la bénédiction, le rompit
et le leur donna, en disant :
« Prenez, ceci est mon Corps. »
23 Puis, prenant une coupe,
et rendant grâce, il la leur donna,
et ils en burent tous.
24 Et il leur dit :
« Ceci est mon Sang,
le sang de l'Alliance,
répandu pour la multitude.
25 Amen, je vous le dis :
je ne boirai plus du fruit de la vigne,
jusqu'à ce jour où je boirai un vin nouveau
dans le royaume de Dieu. »
26 Après le chant d'action de grâce,
ils partirent pour le mont des Oliviers.




TRÈS SAINT-SACREMENT DU CORPS ET DU SANG DU CHRIST

Homélie prononcée par M. l’Abbé Simon MAHOUNGOU
Prêtre du Diocèse de Grenoble
En la Paroisse de Saint-Didier (près de La TOUR DU PIN)



Aujourd'hui, c'est la fête Dieu, fête du Très Saint Sacrement du corps et du sang du Christ. Fête de l'Eucharistie.

Dans nombre de religions, le sang versé au cours d'un sacrifice rituel a pour but d'expulser le mal et de se réconcilier par là avec la divinité.
Dans le judaïsme ce sacrifice prend un sens nouveau, en devenant mémorial d'une alliance. Ici, le sang répandu sur l'autel et le peuple et la lecture solennelle du livre de l'alliance sont des éléments du rite marquant la conclusion de l'alliance entre Dieu et Israël. Moïse, intermédiaire entre Yavhé et le peuple, les unit symboliquement en répandant sur l'autel, qui représente Yavhé, puis sur le peuple, le sang d'une même victime. Le pacte est ainsi ratifié par le sang. (Liv 1,5 : « Puis il immolera le taureau devant Yavhé, et le fils d'Aaron, les prêtres offriront le sang... Ils le feront couler sur le pourtour de l'autel qui se trouve à l'entrée de la Tente du rendez-vous » : les Hébreux ont promis obéissance à la loi du Seigneur engagé à leurs côtés dans leur histoire.

La Nouvelle alliance sera ratifiée avec le sang du Christ. La lettre aux Hébreux nous dit : « C'est par ce temple qu'il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire du ciel en répandant, non pas le sang des animaux, mais son propre sang : il a obtenu ainsi une libération définitive ». Le véritable don du sang donnant à l'homme de participer à la vie même de Dieu, c'est celui qu'a accompli le Christ ; Celui -ci nous arrache à l'emprise du mal en nous proposant de vivre de son amour. Par ce qui devient le véritable sacrifice, il permet à tous les hommes de retrouver leur véritable rapport à Dieu. « Jésus s'est offert lui-même à Dieu comme une victime sans tâche ; et son sang purifiera notre conscience des actes qui mènent à la mort pour que nous puissions célébrer le culte du Dieu vivant »
En célébrant la Pâque avec ses disciples, Jésus donne à ce rite une signification nouvelle. Il affirme le sens qu'il donne à sa mort. L'Eucharistie restera à jamais le mémorial rendant présent le don qu'il a fait de lui-même.

Le Christ se rend présent à chaque époque, à chaque personne. Les paroles du Christ « Ceci est mon corps »,  « ceci est mon sang »indiquent que l'Eucharistie n'est pas une action de grâce ou un repas d'alliance comme les autres. Jésus en disant « c'est mon corps », « c'est mon sang », veut indiquer quelque chose en plus : il se rend présent à celui qui le mange. Pour nous catholiques, ce pain et ce vin sont réellement le corps et le sang du Christ ressuscité et manger ce corps et boire ce sang leur permet de vivre de la vie même de Dieu.
Aucun raisonnement humain ne peut justifier une telle foi : cette foi s'appuie sur la parole du Christ lui-même. Mais cette parole n'arrive pas toujours à dissiper les doutes.

En effet, jusqu'au XVIe siècle l'Eglise n'avait jamais connu de contestation sur la présence réelle du corps et du sang du Christ dans l'eucharistie. C'est à partir de Luther au XVIème siècle, que la présence réelle du Christ a été mise en doute contestée, combattue, refusée.
L'Église a du se battre pour affirmer sa foi et son amour envers le Christ réellement présent sous le signe du pain et du vin consacrés. Rappelons ces paroles de Jésus : «  Je suis le pain vivant, qui mangera ce pain vivra à jamais et même le pain que je donnerai, c'est ma chair pour la vie du monde ». Quand le prêtre dit au nom du Christ « ceci est mon corps, ceci est son sang », le pain et le vin sont vraiment le corps du Christ. Cependant, il faut savoir que Jésus ne se donne pas à qui ne le veut pas, car il faut le manger dans la foi.  « Oui telle est la volonté de mon Père, que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la éternelle et je le ressusciterai au dernier jour... » (Jn 6,40)

  L'Église a mis en place des processions de la fête Dieu, la communion sur la langue, l'adoration du Très Saint Sacrement, l'interdiction de toucher l'hostie  consacrée, la petite lumière près du tabernacle et autre chose.

But : le sacrement de l'eucharistie est fait pour notre salut, pour les hommes et les femmes de la terre, pour nous qui sommes pécheurs et en voyage sur terre précisément où le péché nous frappe. L'Eucharistie est le sacrement du témoignage de l'amour du Christ pour les hommes. C'est la source où nous devons boire à la vie éternelle : « Si vous ne mangez pas ma chair, si vous ne buvez pas mon sang, vous n'aurez pas la vie en vous ».
L'Église a reçu du Christ le pouvoir de refaire ce que Jésus a fait la veille de sa mort ; « faites cela en mémoire de moi » Et les pères de l'Eglise disaient  de l'Église : « l'Eglise fait l'Eucharistie, et l'eucharistie fait l'Église ».

L'Église fait l'eucharistie avec le pain et le vin, fruit de la terre et du travail des hommes. Ce ne sont pas des choses qu'on a cueillies simplement, mais qui ont été travaillées, transformées. Avant la consécration, ils ne sont que du pain et du vin, après la consécration ils sont devenus corps et sang du Christ : il est grand le mystère de la foi !
 Lorsque nous communions, nous devenons l'Église, le corps. Le prêtre dit : corps du Christ c'est à dire … mange le corps du Christ et devient corps du Christ / Église. En participant à son sacrifice, les croyants entrent déjà dans le Royaume d'amour où le Christ règne à jamais. 

  Il nous faut augmenter encore l'honneur, le respect, l'amour que nous devons avoir envers la Sainte Eucharistie. Il faut communier dignement en faisant, comme disaient les chrétiens, un trône avec tes deux mains pour recevoir ton Seigneur.
L'ignorance fait que parfois on voit des personnes venir communier en présentant le pouce et l'index, comme s'ils voulaient prendre, ou happer quelque chose d'ordinaire, ou avoir en mains une pochette, des clés ou autre chose… ce n'est pas digne.


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