07/12/2009

“Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire“

Chers amis, bonjour !


Voici les références bibliques des textes que la liturgie nous propose en ce deuxième dimanche de l’Avent:

Première lecture : Livre de Baruch 5. 1 à 9: “Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, lui donnant comme escorte sa miséricorde et sa justice.”

Psaume 125: “Il s’en va, il s’en va en pleurant. Il s’en vient, il s’en vient en chantant“.

Deuxième lecture : Lettre de Saint Paul aux Philippiens 1, 4-6. 8-11:”Que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la connaissance vraie et la parfaite clairvoyance.”

Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc : 3. 1 à 6: “Tout homme verra le salut de Dieu.”


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• PREMIERE LECTURE - Baruch 5, 1 - 9


1 Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère,

et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours,

2 enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu,

mets sur ta tête le diadème de la gloire de l'Eternel.

3 Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel,

4 car Dieu pour toujours te donnera ces noms :

« Paix-de-la-justice » et « Gloire-de-la-piété-envers-Dieu ».

5 Debout, Jérusalem ! Tiens-toi sur la hauteur,

et regarde vers l'Orient :

vois tes enfants rassemblés du Levant au Couchant

par la parole du Dieu Saint ;

ils se réjouissent parce que Dieu se souvient.

6 Tu les avais vus partir à pied, emmenés par les ennemis,

et Dieu te les ramène, portés en triomphe,

comme sur un trône royal.

7 Car Dieu a décidé

que les hautes montagnes

et les collines éternelles seraient abaissées,

et que les vallées seraient comblées :

ainsi la terre sera aplanie,

afin qu'Israël chemine en sécurité dans la gloire de Dieu.

8 Sur l'ordre de Dieu,

les forêts et leurs arbres odoriférants

donneront à Israël leur ombrage ;

9 car Dieu conduira Israël dans la joie,

à la lumière de sa gloire,

lui donnant comme escorte

sa miséricorde et sa justice.



Avant toute chose, il serait utile de rappeler brièvement la particularité de ce Livre de Baruch. D’après son introduction, il aurait été écrit par son auteur pendant l’exil à Babylone et envoyé aux communautés de Jérusalem pour être lu dans les assemblées liturgiques. D’où son ton d’encouragement ferme et son rappel des espoirs messianiques. Rapportée dans le chapitre 6 de ce Livre, la «Lettre de Jérémie» — ainsi titrée pour ce qu’elle montre la filiation spirituelle de Baruch au Prophète chantre de l’espérance —est une cinglante condamnation de l’idolâtrie qu’il conclut avec cette parole de sagesse et de foi: «… mieux vaut l’homme juste, qui n’a pas d’idoles; c’est lui qui échappe au déshonneur» (6, 72).

Le texte qui nous est proposé en première lecture de ce deuxième dimanche de l’avent est de contrastes tout fait: une Jérusalem dont les effets du climat politique depuis Nabuchodonosor ne se sont jamais déteints ni améliorés pour le peuple juif subissant, les yeux baissés, les affres des injustices du pouvoir politique étranger. Et pourtant, c’est cette Jérusalem (ville de la paix) qui se déploie sur les hauteurs du pays que Baruch exhorte au sursaut: «Debout, Jérusalem! Tiens-toi sur la hauteur, et regarde vers l'Orient: vois tes enfants rassemblés du Levant au Couchant par la parole du Dieu Saint ; ils se réjouissent parce que Dieu se souvient.» Autrement dit: Enfants d’Israël, relevez la tête, ne baissez pas les bras, car Dieu s’est souvenu et a décidé de vous prendre dans sa gloire. Alors, vous tous qui êtes partis au loin, captifs ou exilés, mettez-vous en marche pour converger de partout vers la terre de nos pères, vers le lieu que Dieu s’est choisi; Dieu aplanira le chemin et vous cheminerez en sécurité dans sa gloire.

Une telle exhortation, si vigoureuse et si pleine d’espérance, peut surprendre quand on sait que l’auteur fait référence à des faits qui se sont déroulés il y a bien longtemps. Elle vient même des années après les prophéties d’Isaïe. Et pourtant, c’est là son actualité non seulement pour les juifs de la «diaspora» auxquels elle était adressée en priorité, mais aussi pour nous aujourd’hui. Se relever, c’est ce à quoi nous invitaient les textes de dimanche dernier. Puis, marcher, cheminer sur les routes avec désormais Dieu lui-même en tête du cortège. Le rassemblement des enfants d’Israël indique déjà combien Dieu est au centre d’un projet universel de justice et de paix.

Avec une importance fondamentale de Jérusalem, dont Baruch développe les autre noms messianiques: «Paix-de-la-justice» et «Gloire-de-la-piété-envers-Dieu». Mais Jérusalem, c’est en réalité la ville que Dieu lui-même a choisie comme lieu de ralliement de tous les enfants d’Israël, le lieu qu’il a choisi d’habiter, et c’est là qu’il a ordonné au prophète Gad de demander à David d’y ériger son autel sacré . C’est à Jérusalem que plus tard se jouera le sort de l’humanité… Nous avons ici en écho la prophétie d’Isaïe: «Il arrivera dans l'avenir que la montagne de la Maison du Seigneur sera établie au sommet des montagnes et dominera sur les collines. Toutes les nations y afflueront. Des peuples nombreux se mettront en marche et diront: Venez, montons à la Montagne du Seigneur, à la Maison du Dieu de Jacob...» (Is 2, 2 - 3). Cette vision du peuple libéré n’est pas pur rêve ni pure élucubration mentale. Elle est inscrite dans la chair et dans l’histoire d’un peuple qui a laissé mûrir en son sein, souvent à travers des drames insoupçonnés, cette foi en un Dieu-qui-sauve l’humanité tout entière. C’est en somme ce que nous exprime ce Psaume 125 (126) proposé en méditation:



• PSAUME 125 ( 126 )


1 Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,

nous étions comme en rêve !

2 Alors notre bouche était pleine de rires,

nous poussions des cris de joie.

Alors on disait parmi les nations :

« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »

3 Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :

nous étions en grande fête !

4 Ramène, Seigneur, nos captifs,

comme les torrents au désert.

5 Qui sème dans les larmes

moissonne dans la joie.

6 Il s'en va, il s'en va en pleurant,

il jette la semence ;

il s'en vient, il s'en vient dans la joie,

il rapporte les gerbes.


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