23/04/2010

« …purifiés dans le sang de l'Agneau. »

Bonjour !


La Deuxième Lecture de ce dimanche est extraite de l'Apocalypse de Jean (7, 9 ... 17) :


Moi, Jean,

9 j'ai vu une foule immense,

que nul ne pouvait dénombrer,

une foule de toutes nations, races, peuples et langues.

Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l'Agneau,

en vêtements blancs,

avec des palmes à la main.

14 L'un des Anciens me dit :

« Ils viennent de la grande épreuve ;

ils ont lavé leurs vêtements,

ils les ont purifiés dans le sang de l'Agneau.

15 C'est pourquoi ils se tiennent devant le trône de Dieu,

et le servent jour et nuit dans son temple.

Celui qui siège sur le Trône

habitera parmi eux.

16 Ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif,

la brûlure du soleil ne les accablera plus,

17 puisque l'Agneau qui se tient au milieu du Trône

sera leur Pasteur

pour les conduire vers les eaux de la source de vie.

Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. »


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Dans cette merveilleuse vision apocalyptique, Jean nous parle d’une foule innombrable qui sert Dieu jour et nuit. Une foule de gens de toutes nations, races, peuples et langues qui ont purifié leur vêtements dans le sang de l’Agneau, le sang du Pasteur qui les conduira vers les eaux de la source de vie. Nous retrouvons ici la thématique de la délivrance, de la libération: autrefois, le peuple juif avait été arraché des mains du Pharaon pour cheminer vers Canaan, la Terre Promise; ce fut la grande expérience de l’Alliance de Dieu avec son peuple. L’incarnation de Jésus qui vient prendre corps en notre humanité nous a fait entrer dans cette nouvelle Alliance, celle par laquelle l’amour et la fidélité de Dieu pour les hommes se manifeste dans sa forme la plus absolue, celle de la mort et de la résurrection de son Fils bien-aimé et de la promesse qui est faite à tous ceux écoutent, accueillent et vivent son Evangile de partager la vie éternelle et sa gloire en son royaume. Désormais, servir Dieu n’est plus une condition de servitude mais liberté véritable. «(2) servez le Seigneur dans l'allégresse, venez à lui avec des chants de joie!», disait le psalmiste… Or, qui d’autre peut nous mener vers le royaume de la vie si ce n’est le Christ lui-même, Pasteur de son peuple, Porte d’entrée sécurisée vers son royaume, le Christ qui «le chemin, la vérité et la vie» !


A plusieurs moments, dans la tradition juive comme dans les évangiles même, il est question de rites de purification. Avec cette fonction particulière de l’eau qui rafraîchit et qui lave de toutes souillures on plonge dans la piscine de Siloé comme dans les eaux du Jourdain ; plus tard, c’est le Christ lui-même qui lavera les pieds de ses disciples en signe d’humilité, mais le Christ qui déclarera à la samaritaine: «… celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif; au contraire, l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle.» (Jn 4, 14). Le même Jean rapportera: «je vis l’eau vive jaillissant du corps du Christ» (Jn Ap 21) [le «Vida Aquam egredientem de Templo a latere dextro» qui est clamé lors de la cérémonie pascale], autrement dit, le corps du Christ est temple spirituel d’où jaillit la source de vie. Que Jean nous décrive ici sa vision dans des images qui renvoient à la fois aux rites juifs et chrétiens, cela ne doit pas nous étonner, car il s’agit là d’un continuum depuis les temps anciens, particulièrement à travers la vision du prophète Ezéchiel (Ez 47). Oui, le petit filet d’eau qui sort du côté droit du Temple et qui devient un fleuve impétueux qui se jette dans la Mer, la purifie de toutes ses souillures et donne en son sein la vie en abondance, c’est en réalité ce petit filet d’eau qui sort du Côté du Christ, celui que qu’avait observé l’apôtre Jean au pied de la croix; et c’est ce petit filet qui se répand depuis sur le monde et dans le monde, pour le purifier sans cesse et pour donner la vie: nous en avons une réalité "tangible" aujourd’hui à travers l’eau du Baptême qui est le don du Saint-Esprit. La blancheur, symbole de la pureté dans la nouvelle Alliance, et le sang signe suprême de la vie du Christ donnée pour le salut du monde.


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