Chers amis, bonjour !
La séquence
relatée dans cet extrait de l’Évangile de Marc se passe après l’arrestation
brutale de Jean le Baptiste. Jésus part donc en Galilée pour commencer son
ministère basé sur une exhortation permanente à la conversion. Il ne cesse de
proclamer : « Les temps sont accomplis, le Règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». Jésus est prêt :
baptisé au bord du Jourdain, il s’était retiré dans le désert pour prier et se
préparer à sa mission qui est de dire aux hommes et aux femmes de toutes origines que Dieu a
tenu sa promesse : son
Royaume est proche, il est déjà là en la persone même de son Fils.
Le lac de Galilée |
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14 Après l'arrestation de Jean Baptiste,
Jésus partit pour la Galilée
proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ; il disait :
15 « Les temps sont accomplis,
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous
et croyez à la Bonne Nouvelle. »
16 Passant au bord du lac de Galilée,
il vit Simon et son frère André
en train de jeter leurs filets :
c'étaient des pêcheurs.
17 Jésus leur dit :
« Venez derrière moi.
Je ferai de vous des pêcheurs d'hommes. »
18 Aussitôt, laissant là leurs filets,
ils le suivirent.
19 Un peu plus loin,
Jésus vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean,
qui étaient aussi dans leur barque
et préparaient leurs filets.
20 Jésus les appela aussitôt.
Alors, laissant dans la barque leur père avec ses ouvriers,
ils partirent derrière lui.
Jésus partit pour la Galilée
proclamer la Bonne Nouvelle de Dieu ; il disait :
15 « Les temps sont accomplis,
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous
et croyez à la Bonne Nouvelle. »
16 Passant au bord du lac de Galilée,
il vit Simon et son frère André
en train de jeter leurs filets :
c'étaient des pêcheurs.
17 Jésus leur dit :
« Venez derrière moi.
Je ferai de vous des pêcheurs d'hommes. »
18 Aussitôt, laissant là leurs filets,
ils le suivirent.
19 Un peu plus loin,
Jésus vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean,
qui étaient aussi dans leur barque
et préparaient leurs filets.
20 Jésus les appela aussitôt.
Alors, laissant dans la barque leur père avec ses ouvriers,
ils partirent derrière lui.
Nous retiendrons de cette
scène décrite par Marc une particularité qui donne du sens à la rencontre de
Jésus avec ceux qu’il appelle à le suivre. En effet, par deux fois, aux versets
16 et 19, nous notons le verbe «voir» :
Avant toute
parole, avant tout appel, Jésus voit Simon et son frère André en train de jeter
leurs filets ; il voit
ensuite Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient aussi
dans leur barque et préparaient leurs filets. À chaque fois que Jésus
rencontrera des gens, il posera d’abord sur eux son regard. Bien des choses se disent «sans
paroles», uniquement par la force du regard. Une mère, un père n’ont pas
souvent besoin de parole pour signifier leur volonté à leur enfant : un
seul regard suffit. Les amoureux en font l’expérience tous les jours lorsque,
par de simples regards, ils se disent des choses « à demi mot »… Mais le regard est
aussi l’expression d'un apaisement ou d'une menace… Dans le cas des premiers apôtres, le
regard de Jésus est transfigurateur, au même titre que son appel : «Venez
derrière moi. Je ferai de vous des pêcheurs d'hommes». La réaction des appelés
est sans détour : laissant barques et filets, ils le suivirent, sans
hésiter.
Souvenons-nous: certains grands messagers de la Parole de Yahvé étaient « recrutés »
parmi les bergers, les meneurs de troupeaux. Jean le Baptiste avait présenté
Jésus comme «l’Agneau de Dieu», celui dont le sang lavera et sauvera tous les
hommes du péché, l’Agneau libérateur comme jadis à la sortie d’Égypte. Ici,
Jésus recrute parmi les pécheurs : «Venez derrière moi. Je ferai de vous des pêcheurs d'hommes.» À la suite de Jésus qui montre le chemin parce qu’il est lui-même le chemin
de la vie nouvelle, les filets ne sont plus ceux qui emprisonnent le poisson,
mais ceux qui libèrent de l’emprise du péché ; les appâts ne sont plus de
leurres jetés au tout-venant pour se faire prendre, c’est désormais Jésus
lui-même qui se donne en holocauste sur l’autel du salut. Car il est la seule
offrande digne devant Dieu son Père.
Il faut se
convaincre ici de la radicalité de la proposition de Jésus à ses premiers
apôtres. L’on peut même parier qu’ils n’y comprennent pas grand-chose, du moins sur le champ. Pourtant, ils s’engagent immédiatement, sans se poser
trop de questions. A leur niveau, il s’agit d’une véritable conversion, un acte
de foi sans pareil… et une «reconversion professionnelle» puisque,
dorénavant, ce ne sont plus des poissons mais des hommes qu’ils devront ramener
dans la barque de la délivrance.
Mais qu’en
est-il de notre attitude face à l’appel de Jésus aujourd’hui ? Sommes-nous
prêts à tout laisser pour aller à sa suite ? Notre attitude n’est-elle pas
plus proche de celle du jeune homme riche qui, à un autre moment du ministère
de Jésus, sera mis au défi par ce dernier : «Vas, vends tout ce que
tu as, puis viens et suis-moi !». Le jeune s’en alla et ne revint
pas. Oui, suivre Jésus, marcher à sa suite… cela nous oblige à choisir entre
l’ancien monde, celui bâti par les hommes dans leur soif de richesse matérielle
et de pouvoir dominateur, et le monde nouveau qu’il nous révèle pas à pas et
dont il nous fait entrevoir l’horizon avec le regard de l‘AMOUR.
A plusieurs reprises, Jésus nous
rappellera les exigences de la conversion à ce monde nouveau. Et il en choquera
plus d’un avec des images crues :
«Si ton œil droit est pour toi une
occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux
pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier ne soit pas
jeté dans la géhenne. Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute,
coupe-la et jette-la loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un seul de
tes membres périsse, et que ton corps entier n’aille pas dans la géhenne» (Mt
5, 29-30) — «Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la;
mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie, que d’avoir les deux mains et
d’aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s’éteint point. Si ton pied est
pour toi une occasion de chute, coupe-le; mieux vaut pour toi entrer boiteux
dans la vie, que d’avoir les deux pieds et d’être jeté dans la géhenne, dans le
feu qui ne s’éteint point. Et si ton œil est pour toi une occasion de chute,
arrache-le; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n’ayant qu’un œil,
que d’avoir deux yeux et d’être jeté dans la géhenne où leur ver ne meurt
point, et où le feu ne s’éteint point» (Mc 9, 43-48).
Jésus ne demande pas à
ceux qui l’écoutaient de se mutiler. Absolument pas ! Un pied, un œil, une
main ne peuvent commettre un péché par eux-mêmes. D’un autre côté, un aveugle,
un paralytique, un manchot peuvent également pécher. Car en réalité, c’est l’esprit qui
commande tous ces membres et c’est donc à cet esprit que Jésus demande de faire
l’effort de ne jamais laisser le péché s’installer dans notre vie personnelle,
individuelle et collective. Il en va de même dans l’Église, ce corps mystique
dont nous sommes membres par le baptême que nous avons reçu dans l’Esprit.
Jésus leur
dit : «Venez derrière moi. Je ferai de vous des pêcheurs d'hommes.» Par
ces mots, il les associe à son entreprise, comme de véritables artisans-actionnaires pour semer et faire fructifier la Parole de Dieu dans le cœur des
hommes au-delà de la Galilée… bien au-delà de la Galilée.
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