09/05/2009

"Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments (Jn 15, 5)

Evangile de Jean 15, 1 - 8

A l'heure où Jésus passait de ce monde à son Père,
il disait à ses disciples :
1 « Moi, je suis la vraie vigne,
et mon Père est le vigneron.
2 Tout sarment qui est en moi,
et qui ne porte pas de fruit,
mon Père l'enlève ;
tout sarment qui donne du fruit,
il le nettoie,
pour qu'il en donne davantage.
3 Mais vous, déjà vous voici nets et purifiés
grâce à la parole que je vous ai dite :
4 Demeurez en moi, comme moi en vous.
De même que le sarment ne peut pas
porter du fruit par lui-même
s'il ne demeure pas sur la vigne,
de même vous non plus,
si vous ne demeurez pas en moi.
5 Moi, je suis la vigne,
et vous, les sarments.
Celui qui demeure en moi
et en qui je demeure,
celui-là donne beaucoup de fruit,
car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
6 Si quelqu'un ne demeure pas en moi,
il est comme un sarment qu'on a jeté dehors,
et qui se dessèche.
Les sarments secs,
on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent.
7 Si vous demeurez en moi,
et que mes paroles demeurent en vous,
demandez tout ce que vous voudrez,
et vous l'obtiendrez.
8 Ce qui fait la gloire de mon Père,
c'est que vous donniez beaucoup de fruit :
ainsi, vous serez pour moi des disciples.
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Ce texte qui est, par certains côtés, un véritable hymne eucharistique, caractérise de manière explicite et en substance cette Nouvelle Alliance que les prophètes n’ont cessé d’annoncer à travers l'image du Messie, certes! mais aussi celle de la vigne (Isaïe Is 5, 1 - 7 et 27, 2 ... 6) et que dieu a scellée en Jésus, son Fils bien-aimé. Les diverses infidélités du peuple d’Israël au cours de l’histoire n’ont jamais entamé la miséricorde de Dieu. Et quand bien même certains chefs ont induit son peuple en erreur, quand bien même il l’ait puni, parfois rudement. Le peuple se souvient des colères de Yavhé… Mais la venue de Jésus au cœur de l’histoire des hommes est une nouvelle donne qui change tout: «… Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire» (5). Cette image de la vigne est importante à plus d’un titre.

Tout d’abord, si Jésus est la vigne et nous les serments, cela signifie que Dieu lui-même est le propriétaire de cette vigne. Il en prend grand soin et ne laisse plus les passants et les gouvernants mal intentionnés la fouler aux pieds, la dégrader, la tuer. Dieu est garant de la longévité et de la qualité non seulement de sa vigne mais aussi des raisins et du vin qu’elle produit.
Le prophète Jérémie en avait déjà Dieu pour la réalisation de cette nouvelle alliance: «Voici venir des jours, oracle du Seigneur, où je concluerai avec la maison d’Israël une alliance nouvelle… Je leur pardonnerai toutes leurs fautes et ne me souviendrai plus de leurs péchés… Je serai leur Dieu et eux seront mon peuple…». Mais si le peuple d’Israël transgressait jusque-là chaque alliance scellée avec Dieu, c’est bien parce qu’il ne connaissait pas Dieu. Connaître Dieu consiste à méditer sa Parole et à la mettre en pratique. Nous connaissons Dieu grâce à la Parole que son fils nous a annoncée. Oui, en restant entés au Christ, sa Parole nous sourit désormais telle une sève vivifiante: «Qui nous séparera de l’amour du Christ? La tristesse? l’angoisse? la persécution? la faim? le dénuement? le danger? le glaive?», clamait Paul face aux menaces et tribulations dont les premiers chrétiens faisaient l’objet. Puisque désormais nous connaissons le Père à travers les enseignements de son Fils, alors Jean nous exhorte à rester unis à Christ. Lui seul est le chemin qui mène à la rencontre du Père. Hors du Christ, plus de vie et point de salut…

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